dimanche 26 octobre 2008

Et si on revenait au premier degré!!!

Et si on revenait au premier degré après toutes ces années de sarcasmes et d’ironie qui se faisaient passer pour de l’esprit. C’est dans ce but que pour mon prochain album je reprend deux chansons de Gilbert O’ Sullivan.
Wanity Stanwyck elle aussi rend hommage au maître et sans second degré elle joue avec le pathos irrésistible de cette chanson. La crise économique nous aura peut être appris à être plus modeste et moins ricaneur.



Nude Magazine


Un magazine indispensable-

Happy, happy joy, joy. Voilà enfin le nouveau numéro de Nude magazine. Certainement une des revues les plus attrayantes de Grande Bretagne avec Shindig, Mojo & Plan B. Les anglais ont le chic pour nous offrir des revues avec du contenu exitant pop culturellement parlant ce qui n’est pas toujours le cas en France (mais il ne faut pas désespérer il y’a Standard et on travaille sur Martyrs of pop magazine). Nude défend un art graphique vivant à la fois urbain et rock (mot galvaudé mais qui dans les pages de la revue prend tout son sens). Dans ce numéro des artistes passionnants tel que la photographe Darla Teagarden ses univers capiteux et Beth Lesser qui relate les 80’s du dancehall en Jamaïque. Je ne vous ferait pas un panorama de tout le sommaire mais je souligne la présence d’un article épatant sur un de mes écrivain préféré Terry Southern auteur de deux best sellers adapté au cinéma, « Candy » (avec Charles Aznavous en bossu, Marlon Brando, Richard Burton et un Ringo Starr jardinier mexicain) et « The Magic Christian » (avec sa B.O de Badfinger, son titre phare composé par Macca et le Duo Ringo Starr / Peter Sellers). Un magazine qui propose un article sur Jaime Hernadez (encore un fils illégitime de Steve Ditko) et Frank Sidebottom (que seul ceux qui ont vécu en Angleterre connaissent) est tout bonnement indispensable.

www.nudemagazine.co.uk


dimanche 12 octobre 2008

Steve Ditko


Steve Ditko et moi.

« He had one room above a thrift store. He had a trunk of books by Ayn Rand . He was short- sighted and reclusive resisting pleas to take his photograph. He drew a superhero comic. He saw the world in terms of black and white. He said “a day’s work for a day’s pay”, that was a one and only right. He takes a card and shades one half of it in dark so he can demonstrate to you just what he means. He says there’s black and there is white, and there is wrong and there is right, and that there is nothing, nothing in between. That’s what Mr A said »


« Il occupait une chambre au dessus d’un magasin de charité. Il avait un coffre rempli de livres d’Ayn Rand. Il était myope et vivait en reclus, réticent à se faire prendre en photo. Il avait créé une bande dessinée avec un super-héros. Il voyait le monde en noir et blanc. Il disait « un jour de travail égale un jour de paie » : c’était un droit fondamental. Il prenait une carte et en dissimulait la moitié dans la pénombre, afin de vous faire comprendre sa vision des choses. Il disait que le monde était noir ou blanc , qu’il y avait le bien et le mal, et qu’il n’y avait rien, absolument rien, entre les deux. Voilà ce que Mr A disait. »

Mr A (Alan Moore)

« "Mr. Ditko was right, Mr. A so near". »

Andy Partridge (XTC)

“Goodbye Mr. A,
You promised you would love us, but you knew too much,
Goodbye Mr. A,
You had all the answers but no human touch,
Your life is subtraction,
Your number is up,
Your love is a fraction,
It’s not any more”

The Hoosiers







Steve Ditko est une énigme. Que vous soyez le dernier des comic geek ou un être humain lambda il est impossible que vous n’ayez pas un avis sur le travail du dessinateur. À l’heure ou certains artistes communiquent au monde ce qu’ils ont mangés à midi (Momus par exemple) rare sont créateurs ermites. Tel Howard Hugues, Greta Garbo et Thomas Pychon Steve Ditko se cache, il n’existe que très peu de photographie de l’homme. Sans Ditko il n’y aurait pas eu de Dan Clowes, les frères Hernandez (Love & rockets), Jim Steranko, Mike Mignola et tant d’autres sans oublier la figure désormais familère de Spiderman. Je me souvient de ma première rencontre avec l’œuvre de Steve Ditko via les réédition des premiers épisodes de Spiderman dans des albums souples édités par Lug. Au départ le trait épuré, les poses bizarres des personnages et des effets de contrastes me laissèrent perplexe, tout zombifié que j’étais par le style plus conventionnel d’un John Romita. Aujourd’hui c’est tout le contraire et c’est avec délectation que j’apprécie ces épisodes de Spiderman dont le charme naïf se dispute aux effluves plus spooky. Au départ c’était Jack the king Kirby qui devait dessiner les aventures de l’homme araignée c’est lui qui d’ailleurs en a conçu le costume et qui a dessiné la première apparition du personnage sur la couverture du amazing fantasy n°15 de juin 1962. Peter Parker alias Spiderman est un rachitique binoclard qui devient un héro malgré lui. « Avec un grand pouvoir viennent les grandes responsabilités » le slogan de la série nous rappelle déjà que Ditko est fasciné par les questions de responsabilités morales, une vision du monde bien tranché qui lui vaudra d’aller au clash avec la Marvel. En 1963 Stan Lee et Steve Diko créent le maître des arts mystiques Docteur Strange. Stephen Strange tout comme Peter Parker avant la mort de son oncle Ben est un personnage égocentrique et détestable. Comme toujours chez les personnages de la Marvel et en général des comics c’est d’une tragédie que naît la vocation et le super pouvoir. Stephen Strange le chirurgien cynique perd l’usage de ses mains et trouve la rédemption en suivant les enseignements mystiques de l’ancien sur les auteurs de l’ Himalaya. Le Docteur Strange de Steve Ditko est une véritable explosion psychédélique. J’en profite pour signaler qu’en 1986 alors que je lisais une adaptation française de Docteur Strange dans la collection Arédit mon oncle me voyant dévorer « l’illustré » me renvoya une réaction ironique typique de toute une génération élevée à la BD franco belge. Aimer les comics dans les années 60/70/80 et 90 n’était pas chose aisée qui plus est des histoires super héroïques. D’un coté les les éducateurs et de l’autre les intellectuels de gauche, bref les ennemis des comics avaient la dent dure. Encore aujourd’hui quel bobo ne vous dit pas qu’il lit des romans graphiques d’Art Spiegelman et autres.. mais que oh non grand dieu jamais une histoire de ces pantins en collants. Avant sa célèbre collaboration avec Stan Lee Steve Ditko tout le long des années cinquante avait illustré de fabuleuses histoires parues chez des « petits » éditeurs tel que la Charlton et la Harvey tout en travaillant avec la firme Atlas qui allait devenir la Marvel. A cette époque Ditko dans le sillage pré comics code (en gros la commission de censure du Docteur Wertham le McCarthy des comics dans les années cinquante) travaille sur des histoires fantastiques et science fictionnesques qui rappellent fortement les fabuleuses pages de Weird science et de Weird Fantasy des E.C comics (si les noms de Wallace Wood, Bill Elder, Frazetta, Al Williamson & co ne vous disent rien, vous avez du boulot sur la planche). « The hostile planet », « The gloomy one », « the juggernauts of jupiter » publiés dans des titres aux noms évocateurs de « Space adventures », « out of this world », « unusual tales », « This magazine is haunted ». À l’époque Ditko est encore frais émoulu de la school for cartoonist and illustrator ou il suit les enseignements de Jerry Robinson (dessinateur de Batman et père du Joker). Le mystérieux dessinateur aux ancêtres tchèques est également marqué par les dessins de Mort Meskin un dessinateur un peu oublié passé des Pulps aux comics. Joe Kubert l’auteur immortel de Sergent Rock, du baron rouge et de Tor bien qu’il soit de la même génération est une influence du père de Doctor Strange.

Back to 1962 Steve Ditko se lance dans l’aventure Spider-Man. Le temps de trente-huit numéros ou Peter Parker et son alter ego sont une projection des obsessions de l’artiste, son sentiment d’insécurité et son exploration des noirceurs urbaines. Stan Lee voulait un super minable binoclard détesté des foules qu’ils soit caché sous son masque ou en civil. Au départ Lee avait fait appel au crayon de Jack Kirby, mais le King est par trop pétri d ‘héroïsme flamboyant et ne parvient pas à retranscrire les failles du super perdant. Stephen Ditko lui baigne dans le doute et l’angoisse et c’est certainement grâce à la figure super héroïque qu’il parvient à calmer ses peurs voir même chercher un mode de pensée qui le rassure face au chaos extérieur.

Ditko prenait il du L.S.D ? Ou tout simplement sa vision des mondes mystiques traversé par Doctor Strange se nourrissaient tout simplement de son imagination. Alors que Ditko est proche de la philosophie conservatrice de Ayn Rand il est adulé par les hippies et autres colleges students aux cheveux long (par le genre de Steve) à cause de ses graphismes psychédéliques pour le doctor Strange. Sur la pochette de leur second album « A saucerful of secrets » (et le dernier avec Syd Barrett) le Pink Floyd rendra hommage de manière quasi subliminale au Docteur Strange de Ditko.


Il y’a bien un mystère Ditko l’homme n’est jamais là ou on l’attend. Pour preuve, saviez-vous qu’il a partagé pendant des années un atelier à Manhatan avec Eric Stanton l’illustrateur de pin up S.M pour la revue Bizarre et que de temps en temps il donnait un coup de main à son ami. D’ailleurs si on compare le graphisme des deux hommes on y retrouve de troublante similitude. De son coté Stanton serait l’inventeur des jets de toiles du héro (oui il y’a métaphore sexuelle) qui permettent au tisseur de toile de la Marvel de se déplacer et de paralyser les bad guys. Stanton/Ditko une association étonnante


Ayn Rand (1905-1982) est une philosophe romancière auteur de « The Fountainhead » adapté au cinéma par King Vidor en 1949 avec Gary Cooper. Ayn Rand est une adepte du libéralisme total, du rejet des idéologies marxistes et des systèmes religieux. L’objectivisme est une philosophie basée sur le libre arbitre et sur la vertu d’égoïsme. « The Fountainhead » et « Atlas Shrugged » considérés comme les deux chef-d’œuvre d’Ayn Rand mettent en avant des personnages forts, sur le mode envers et contre tous. « The Fountainhead » accessoirement film préféré d’Alain Chamfort est une apologie du « seul contre tous » que Ditko a mis en œuvre toute sa vie. Charlton comics, D.C , Marvel comics Steve Ditko a quitté régulièrement les éditeurs « mainstream » pour lesquels il travaillait afin de poursuivre ses visions personnelle et de creuser toujours plus le sillon de ses convictions. Au fil des décennies Ditko s’aliène ses fans les plus libéraux et préfère les publications confidentielles de Robin Snyder ou il est libre de s’exprimer. Alan Moore aux antipodes du spectre politique de Steve Ditko lui reconnaît cette volonté rare dans le monde des comics, celle d’exprimer des convictions.

En 1967 peu de temps après qu’il n’aie quitté les pages de Spiderman Ditko crée The Question un journaliste intègre qui se transforme en détective le visage caché d’un masque couleur chair pour poursuivre plus loin ce que son alter ego ne peut perpétuer dans le civil. Limité par le cahier des charges de l’industrie des illustrés destinés à la jeunesse Ditko pousse son concept encore plus loin avec Mr A un journaliste lui aussi qui cette fois revêt un maque en fer pour lutter sans pitié contre le crime. Publié la première fois dans Witzend le fanzine de Wallace Wood, Mr A est une plateforme pour les longues expositions idéologiques de Steve Ditko. Les criminels ne méritent pas la pitié même s’ils tentent de présenter des « circonstances atténuantes ». C’est cette inflexibilité qui à fait de Steve Ditko un personnage fort mal vu des cercles estudiantins. Pendant que toute une génération celle des Crumb, des Shelton et des Spain commençaient dans la Small press, Ditko utilisait les même moyens mais avec une ligne radicalement différente.

Ditko a-t’il vraiment compris Ayn Rand et son monde ne se limite t’il pas à une vision manichéenne du monde ? En même temps les contempteurs de Ditko qui aujourd’hui détestent Dave Sim autrefois idole des alternatives comics et aujourd’hui paria parce que jugé trop conservateur ? Un auteur a t’il simplement le droit de préférer laisser de coté un avenir prometteur dans l’industrie du divertissement pour suivre ce en quoi il croit quitte à se fermer de nombreuses portes ?
Quand je vois un gamin de 5 ans porter un T shirt de Spiderman je me dit que Steve Ditko a été traité comme un chien par l’industrie des comics. Pour l’anecdote April March chanteuse pop magnifique et dessinatrice a assisté Steve Ditko dans son petit studio à New York. Le dessinateur lui donnait des pamphlets objectivistes qu’elle ne lisait pas mais cette dernière remarquait avec dépit que le maître vivait juste à coté d’un grand panneau publicitaire de l’homme araigné. Aux Etats-Unis le copyright fait loi et le droit moral n’existe pas. Dans le monde entier les bateleurs de foire tel Stan Lee passent avant les Kirby et les Ditko. Les « communicants businessmen» ont toujours eu l’ascendant sur les créatifs naïfs dans le monde des comics.

Pendant des années Steve Ditko était plutôt oublié et n’intéressait plus qu’un quarteron de fans. Le trai de Ditko il est vrai avait perdu de sa superbe, les comics-pamphlets de Ditko devenaient par trop verbeux, quand aux travaux alimentaires de Ditko ils avaient perdu tout intérêt. Mais l’esprit de Ditko planait d’un coté graphiquement via des dessinateurs tel que Mike Mignola (Hellboy), puis Mike Allred (Madman) et idéologiquement via un Frank Miller au trait de plus en plus Ditkoien.

Steve Ditko a t’il vraiment compris Ayn Rand à l’instar de Frank Miller ? Si c’est le cas l’homme n’aurait-il pas passé sa vie à courir une chimère conservatrice ce qui est très mal comme nous l’indique chaque jour la glorieuse corne d’abondance médiatique. Alan Moore s’ est inspiré de Mr A et de the Question pour créer son ppersonnage masqué d’une cagoule aux taches animées. Frank Miller adversaire idéologique de Moore écrit et dessine 300 adapté au cinéma par Zack Snyder. Alan Moore est horrifié par 300 film qu’il considère fasciste et raciste. On ne doute pas de la future réaction de Moore vis à vis du projet de Miller « Batman contre al Quaïda ». Ironie de l’histoire c’est Snyder qui adapte au cinéma The Watchmen avec un Rorsarch qui ira envahir les boutiques de jouets du futur. L’éditeur des travaux objectiviste de Ditko lui se nomme Robin Snyder. On pourrait comme y voir un signe cabalistique du destin si les objectivistes n’étaient pas des athées convaincus.

À la fin des 60's Ditko créait Mr A pour Witzend le prozine de Wallace Wood. complet désintérêt ou sens de l'auto dérision dans le même numéro de Witzend on n'hésite pas à se moquer des obsessions de Ditko.


Aujourd’hui le mythe Ditko s’amplifie et l’éditeur Fantagraphics publie « the world of Steve Ditko » un magnifique ouvrage dont le Ditkologue confirmé Blake Bell fut le maître d’œuvre. Jonathan Ross le présentateur vedette de la B.B.C en compagnie de Neil Gaiman par à la recherche de Steve Ditko lors d’un reportage fascinant (« in search of Steve Ditko » ). Finalement les deux sujets britanniques se rendent chez l’homme qui n’a pas donné d’interview ni fait d’apparition en public depuis les années soixante. Ditko intrigue par son mutisme et son intrangisance idéologique. Entre-temps DC à transformé The Question d’abord en héro Bouddhiste puis en héroïne lesbienne pensant que les voies de la modernité devaient être ambivalent.


L’ambivalence une notion qui ne fait pas partie du vocabulaire de Ditko. Lui qui préfère quitter Marvel pour DC puis Charlton avant de se retrouver dans une situation inédite. Ditko utilise les armes de la « small press » mais au service d’une vision du monde aux antipodes du flower power et de la contre culture. Décalage entre l’underground et Ditko qui paie bien chèrement ses lectures Randienne. The Haw and Dove est une des dernières tentatives de Ditko de concilier sa philosophie
Randienne et les exgigeances du maistream. Hawk (le faucon) prône l’action et ne crois pas en la rédemption des criminels, il pense que la fin justifie les moyens. Tandis que Dove vente la non violence, le compromis. La série ne décôle pas et Ditko encore une fois part, il abandonne par la même occasion le justicier psychopathe et grimaçant The Creeper qui fera les beaux jours deux décennies plus tard de la série animée Batman chez Warner. Si on lit les Marvel et les D.C comics de la fin des années soixante on se rend compte que l’heure est au « gauchisme soft » de Denny O’ Neil, l’auteur d’un passage remarqué avec Neal Adams sur la série « Green Arow & Green Lantern ». Les lecteurs des campus rejettent Ditko qui tel Pychon prend soin de ne pas se montrer en public, répondre à des interviews ou se laisser prendre en photo.


Captain Atom est un personnage fabuleux de la galaxie Charlton crée par Steve Ditko et le scénariste Joe Gill. Un militaire explose dans l’espace et se reconstitue. Oh fascinante époque ou les super héros et les créatures naissaient d’explosions atomiques. Hulk, Spiderman et au Japon Godzilla n’auraient pu voir le jour sans le traumatisme de la bombe. Alan Moore est le père de Doctor Manhattan une réinterprétation Watchmanienne de Captain Atom un personnage que l’on va retrouver dans le film de Snyder. Une grande partie du public ira voir ce film sans penser une seule fois à qui est à l’origine des personnages du film. Pendant se temps les produits dérivés Spiderman se vendent comme des petits pains sans bien sur tel Siegel, Shuster et Jack « the King » Kirby ne touchent un centime. Comme le proclame la chanson d’Eddy Mitchel « Rien n’est à toi, tu ne vaut pas un seul centime, tout appartiens à la société anonyme »…

Ditko n’en a cure de cela comme du renouveau d’intérêt autour de son œuvre. Qu’importe ce qu’on pense de sa philosophie le trait de Ditko est un véritable aimant qui fascine pour tout ceux qui on su le voir. Les mains des personnages de Ditko et les ombres qu’il fait danser autour d’eux vous restent en mémoire bien longtemps après les avoir vu. Je repense à mon cousin qui se gaussait de mes lectures ditkoïde et de Dr Strange en particulier. Je me dit que les lecteurs bobos de l’association doivent penser la même chose de Ditko et cela me ravi. Dans le monde des médias si on veut continuer à survivre il faut sans cesse faire des compromis, avaler des couleuvres, lier des alliances, subir les vexations et les petites trahisons. Mr A regarderait toute cette agitation en nous renvoyant un grand rire venu des abimes à la manière de The Creeper une autre création du dessinateur à la fois adulé et maudit. Ditko est partout et vous ne le saviez pas. On ne lira jamais cette collaboration Ditko/Miller qui n’a pas vu le jour parce que Ditko préfère encore cachetonner en dessinant d’atroces planches sur Chuck Norris ou des bouquins pour enfants. Il est un peu l'oncle réac qui nous fatigue un peu le Ditko mais son talent nous fait avaler même ses pires égarements.







Une interview sur Steve Ditko par Ies éditeur de Ditkomania un passionant fanzine.


Steve Ditko and his influence on your work (life)?


I like how Ditko mixes different styles in his work, for example sometimes having somewhat cartoony looking characters in his stories even when other characters in the story may look normal or heroic. This shows a sense of humor by the artist, a likability, that makes me smile. The reader gets the sense that Ditko is engaged in the story, putting himself on the page, with his own unique style and approach and I think this makes the reader feel closer to the artist while reading the story, creates an intimacy on the page between the artist and the reader. Like he is sharing not only his talent with us, not only his worldview, but also little quirks, like how he draws cats and birds, how he draws eyes and hands. After awhile the reader starts to look for these little Ditko traits and is pleased when they keep showing up in his stories.

I like the simplicity of his work, which perhaps reached its peak in the little 5-page stories he did for Marvel in the early 1960s, before Spider-Man. Nonetheless, there is a wealth of detail in his simple art. There is much to examine and write about. I've recently thought that someone could write an article just about Ditko's rooms in his comics, how the rooms often reflect the personality of the characters who live in them. That level of detail, and attention to the personality of the character, is not often found in comics by other artists.


The controversy surronding his political views?


Although I don't share Ditko's Objectivist viewpoint, I enjoy his expression of them in his comics. I would rather read something written by Ditko, making clear what he thinks, instead of having his philosophy hidden or watered-down by other writers. I think even those who disagree with Objectivism can learn from Ditko's philosophy comics, and that the views he expresses in them are worth thinking about. I particularly appreciate how he breaks things down to their simplest elements, reducing an issue to its basics in an attempt to try and make an issue more clear and straight-forward. He does this a bit in "The Avenging World," one of my all-time favorite Ditko comics, which is like a comicbook equivalent of a newspaper editorial cartoon. When I first got a job when I was 18, I didn't really want to go in to work. I remember reading a page in "The Avenging World" that showed the owner of the business handing his workers money, and telling them
(paraphrasing from memory) "You gave me your time and talent. I give you money. Something for something." Ditko's simplification of the issue helped me get motivated to go in to work, made the abstract into something easily grasped and concrete.



Les même questions posées à Mike Allred


I would have love to have some word by you on Steve Ditko his influence on your work?

Steve Ditko is one of my biggest influences! I've always loved how relatable and down to earth his characters are. Always believable with an awesome flexible energy.
the controversy surronding his political views?

I'm not privy to his politics. Why, does he loathe the Bush administration as much as I do? Can't wait to get that trainwreck cleared away.


and the way (in my opinion) he was badly treated by Marvel for the creation of Spider-man & Doctor Strange.

Well, that's obvious. I'm very blessed to benefit from the struggles of those who came before . It seems until the success of independent comics and creators in the 90s that most everyone who built our foundations have been treated like trash.

At least more just restitution seems to be coming for a lot of our pioneers.

chronique 4



Books a go-go



Sam Sarowitz : « translating Hollywood »
(MBP)
www.markbattypublisher.com

À une époque Moebius écrivait, « il n’y a aucune raison pour qu’une histoire soit comme une maison, avec une porte pour entrer, les fenêtres pour regarder les arbres et une cheminée pour la fumée… On peut très bien imaginer une histoire en forme d’éléphant, de champ de blé, ou de flamme d’allumette soufrée ». Voilà à quoi sert un beau livre d’image, à inventer de nouveaux mondes. Sam Sarowitz avec « translating Hollywood » présente des affiches de films des 50’s à nos jours et s’amuse à nous proposer les différentes versions selon les pays des même posters. On peut donc voir l’affiche japonaise de The Wicker man comparé à son équivaent anglais ou encore l’affiche (magnifique) de « My fair lady » bien plus originale et graphique que son équivalent US. Au-delà du plaisir esthétique et du plaisir de nerd que l’on peut ressentir à comparer des affiches de différents pays, cet ouvrage nous prouve que la globalisation n’est pas heureusement complète et que le sens du beau varie même entre des pays limitrophes. Plus encore « translating Hollywood » nous offre des histoires à inventer en forme d’allumette soufflée.

chronique 3




David Fenech : « Polochon battle »
(Inpolysons)
http://inpolysons.free.fr

David Fenech est un Wizard et une true Star sauf qu’il ne le sait pas encore. Adepte d’une musique expérimentale (à défaut d’un autre nom) il est à classer au panthéon des allumés géniaux que sont Pascal Comelade et autres Fibonacci. Toujours maline mais jamais cérébrale la musique de David Fenech rappelle un peu l’esprit de Ralf records à la période Renaldo & the loaf et du début des Residents (avant qu’ils ne deviennent séniles). Même si vous ne fréquentez pas Bimbo Tower et n’allez pas voir des concerts à Main d’œuvre vous-vous devez de découvrir David Fenech. Un musicien qui diffuse des vibrations qui me font penser à des Gremlins farceurs qui se seraient enfermés à l’IRCAM.


chronique 2


Jean Cocteau & les six : « once upon a time »
(él records)
http://www.cherryred.co.uk/el/

Francis Poulenc, Arthur Honegger Germaine Tailleferre, Darius Milhaud et Louis Durey et Georges Auric représentent le groupe des six qui dans la première moitié du vingtième siècle ont rafraîchi la musique française sous l’influence de Jean Cocteau et d’Eric Satie. En rupture avec Wagner, Debussy et Debussy les six veulent quitter les rives de l’impressionnisme et du romantisme. La musique contemporaine post « le sacre du printemps » de Stavinsky (1913 dude) à nourrit ces six là qui après la seconde guerre mondiale sous la houlette de Cocteau (surnommé Jean Coqueteau ou mon maître par les intimes) se sont inspirés du quotidien dans leurs compositions. Darius Milhaud s’est inspiré du jazz (étudié à Harlem), de la musique brésilienne et du tango pour son « bœuf sur le toit » surréaliste. Au départ Millhaud pensait que son « bœuf » allait illustrer un film de Charlie Chaplin. Finalement sous l’amicale pression (c’est un genre de riante primaire, de courtoise présidentielle, de gentil coup bas, de tendres attaques et de doux cambriolage) de Cocteau la composition devient la musique d’un ballet. Pacific 231 d’Honegger présent sur cet excellent florilège autour des six est outre le nom d’un groupe japonais des 90’s une ode à la machine locomotive. Entres autres friandises ce fabuleux disque contient la musique libidineuse des « Biches » de Francis Poullenc composé pour les ballets russes et « le printemps au fond de la mer » un poème de Cocteau mis en musique par Louis Durey. A une époque la musique française se parait d’une sophistication naturelle et d’une grâce divine.

Chronique 1


Some of my favorite things :

Music non stop :


The Simple Carnival : Girls Aliens food
(Sundrift records)
www.simplecarnival.com

Jeff Boller de Simple Carnival est un musicien épatant qui réussi comme me l’a affirmé un ami « mélange les Wings et les Beatles ». J’aime que mes amis me confient ce genre de propos… « Girls aliens food » est ce qui est arrivé de mieux à la powerpop depuis longtemps. Heureusement nos hommes politiques n’’aiment pas la musique et connaissent peu la pop music, ainsi Jeff Boller ne sera jamais « récupéré » dans un meeting citoyenneté, fraternitude et pop music. « Really, really weird » fait son buzz sur youtube et mêle 1 Rue Sésame, Harry Nilsson et tout un pan de la pop harmonique et groovy. Depuis environ dix ans tous les journalistes citent Brian Wilson toutes les deux lignes. Pour une fois la citation tombe juste. Écouter The simple Carnival c’est un peu Guy Peellaert circa Pravda qui monte dans une fusée en sucre d’orge n direction d’Alpha Centauris. Jeff est aussi un activiste pop qui mérite investigation via son site journalistique. www.songsandsonics.com